Environnement d’exception
ÉCOSYSTÈME
Naissance d’une reine
Au-delà de trois jours, l’œuf devient larve, une larve maculée de gelée royale, (ci-dessous) et c’est à cette période que nous la prélevons pour le placer dans une cupule (ci-contre à droite) que nous recouvrons d’un linge humide pour qu’elle ne sèche pas avant de la placer dans la ruche éleveuse.
Dans notre ruche, il y a alors deux compartiments séparés par une grille qui empêche la reine de passer du côté des cadres de cupules mais qui laisse libre passage aux abeilles.
Ces cupules sont placées sur les cadres tête en bas pour que nos jeunes abeilles prennent en charge la larve. Ce qu’elles vont faire pendant cinq jours, elles vont nettoyer la larve puis la gorger de gelée royale jusqu’à ce que les abeilles cireuses viennent operculer les cellules. Au cinquième jour, nous plaçons alors ce que nous appelons des bigoudis sur la cellule operculée pour la protéger de l’intrusion possible de la reine qui pourrait alors s’immiscer si une barre de la grille à reine est défectueuse. Dans ce cas de figure, elle percerait toutes les cellules royales et tuerait la larve. Nous ne sommes pas à l’abri non plus que nos propres abeilles élèvent à l’extérieur une petite reine et si cette dernière nait dans notre ruche, alors elle détruira également toutes les cellules royales.
Dans une ruche, il ne doit rester qu’une reine, ce n’est pas la loi de la Jungle mais la loi de la Ruche !
Lorsque nous avons placé les bigoudis, les jours qui suivent, nous ne touchons plus le cadre car à ce stade, la larve, nymphe de future reine est suspendue par un fil de soie et la moindre manipulation pourrait entraîner la rupture de ce fil et donc la mort de la larve.
Au dixième jour on enlève les bigoudis et on place la cellule royale munie de son protège cellule dans notre essaim orphelin que nous avons créé quelques jours auparavant. Avec cette protection, les abeilles ne pourront détruire nos cellules et élever la reine que nous leur proposons et non celle qu’elles auraient pu élever d’elles-mêmes.
En effet, notre greffon est issu d’une ruche que nous qualifierons de gentille et productrice et nous estimons qu’il y aura au moins 50% de gênes gentils au sein de nos ruches.
Au onzième jour, l’éclosion a lieu et une semaine après notre reine, féconde, effectue son vol nuptial où elle collectera la semence de plusieurs mâles, elle reviendra alors dans sa ruche pour commencer à pondre.
C’est à ce moment que nous vérifierons si notre reine est bien revenue et à échapper à différents prédateurs ; si ce n’est pas le cas, la ruche risque de devenir ce que nous appelons une ruche bourdonneuse (les abeilles ne pondent que des mâles puisqu’elles ne sont pas fécondées). Notre ruche sera exposée d’autant plus à la contamination du varroa qui est souvent amené par les mâles car ces derniers, n’appartiennent à aucune colonie propre. Et c’est là où réside également l’importance de la structure de nos ruches car l’isolation du toit, composé de paille, favoriserait un environnement propice à la reproduction du petit scorpion du livre. Ce petit arachnide de quelques millimètres pourrait alors être un sérieux combattant du pire ennemi des abeilles : le varroa (que nous traitons actuellement de façon biologique). Mais ce sujet est encore à l’étude.
Le Varroa
Nous disposons sous le corps de la ruche, dès ce premier traitement, une plaque qui nous servira à compter le nombre de varroas tombés. Nous pouvons éventuellement effectuer un deuxième voire un troisième traitement.
Ce traitement permet de diminuer le varroa sans gêner l’abeille et il est effectué hors production de miel pour le consommateur, traitement par Varromed accrédité par Certipaq Bio.
Marquage
Quand il faut chercher une reine dans une ruche c’est un véritable jeu de patience. Nous la marquons alors d’un point de couleur très vive ce qui nous permet ensuite de l’identifier rapidement. Ces couleurs, au nombre de cinq sont soumises à une codification internationale précise liée à l’année (exemple : une abeille de 2021 sera marquée d’un point blanc). C’est une information précieuse pour nous car elle nous permet une traçabilité de nos reines d’année en année.
Trésor ambré. Fruit de patience et de respect, de symbiose entre l’apiculteur et ses abeilles. Une saveur rare et une texture veloutée. Le goût retrouvé du Vrai Miel qui met en émoi nos papilles gustatives.
Nous vous souhaitons une très bonne délectation.
Miel pressé
Qui dit méthode artisanale dit pressoir manuel. Étapes :
1. Nous prélevons les cadres de miel dans les hausses que nous découpons au couteau traditionnel non chauffé (uniquement ceux de notre consommation, nous laissons les autres aux abeilles et pour leurs réserves hivernales). Lorsque les cadres sont à peu près à 80 % bien operculés, on dit alors que le miel est mûr. Nous allons alors mesurer le taux d’humidité des 20% restants (approximativement) mal operculés et les placer dans une pièce à température ambiante équipée d’un déshumidificateur (installée au sein de notre domaine). A ce stade, le but est de faire redescendre l’hygrométrie des cadres en dessous de 18% car au-delà, le miel fermente et se conserve moins bien.
Nous déposons les rayons de miel dans leurs alvéoles dans notre pressoir manuel et nous essayons au mieux de doser la force de pressage pour que le miel s’écoule délicatement.
2. Nous passons le miel dans deux tamis, grosses mailles et petites mailles qui s’écoule dans un grand contenant prévu à cet effet.
3. Nous le laissons décanter deux à trois jours pour que les impuretés remontent en surface et nous les écumons ensuite.
4. Puis arrive enfin la mise en pot rapide, pour éviter toute oxydation, et l’étiquetage. Nous effectuons toutes ces étapes manuellement.
Cette étape finale est magique car elle est l’aboutissement d’un travail commun entre l’apiculteur et ses abeilles. Un cadeau de Dame Nature à l’état brut.
1kg de cire = 10kg de miel
En miel pressé, chaque année les abeilles doivent reconstruire leurs cadres de hausses. Le bienfait : une cire naturelle neuve chaque année non souillée (il faut savoir que pour qu’une abeille produise un kilo de cire, il faut qu’elle consomme environ 10 kg de miel).